Eglise de Nianing HD

Journée du CSG : pépites techniques et solutions différenciantes

Groupe Eiffage

Au cours de la traditionnelle journée technique du Comité scientifique du Groupe ont été présentées de nombreuses solutions innovantes à des problématiques très variées proposées par des équipes souvent pluridisciplinaires.

Pas moins de onze projets et réalisations ont été présentés mardi 16 mai lors de la journée technique du CSG conduite par Évelyne Osmani, conseiller scientifique du Groupe, et organisée dans les salons de la maison des Arts et Métiers à Paris.

Ces présentations d’une grande richesse ont attesté, comme l’a souligné Benoît de Ruffray, de la « diversité des savoir-faire du Groupe et de sa capacité permanente à innover pour s’adapter ». Saluant les « solutions différenciantes mises en avant par les groupes souvent pluridisciplinaires », il a souligné tout l’intérêt « de faire ressortir des pépites techniques au-delà des grands projets emblématiques et de partager des solutions qui risquent, sinon, de rester confidentielles. »
 
GRANDS EXPERTS
Il a rappelé également que « les grands experts sont clés pour le développement du Groupe, les synergies étant plus faciles à faire jouer entre eux qu’entre leurs patrons ». Il a appelé le Comité scientifique, qui sera désormais animé par Vianney Fullhardt, à élargir encore ce partage d’expériences et à poursuivre l’ouverture de cette journée aux filiales étrangères, compte tenu de l’importance de la technique pour la réussite des affaires. « Nous devons profiter de la transition écologique et de la transition numérique pour prendre de l’avance, développer des variantes pour savoir faire la différence, penser la solution d’après, tout en accélérant le déploiement d’innovations », a-t-il ajouté, afin de « garder la capacité à nous rassembler pour surprendre. »
 
PROUESSES TECHNIQUES
Côté Construction, Philippe Baudet, Walid Bensmaine et Thomas Collet-Fenestrier (branche Construction) ont présenté les solutions de démontage des poutres précontraintes qui ont été mises en œuvre sur le chantier du hall 7 du Parc des expositions à Paris.

Puis Sandra Villepontoux (branche Infrastructures) et Antoine Philippe (branche Construction) ont détaillé la réalisation de l’extraordinaire corps en forme de coquillage de l’église de Nianing au Sénégal, une prouesse artistique et technique qui a nécessité de combiner des voûtes juxtaposées en béton armé coulées dans des coffrages en bois réalisés sur mesure. Face au risque de gonflement des sols liés à la présence d’argiles, il a fallu désolidariser la structure du sol d’assise afin de prévenir tout risque de déformation du bâtiment.


Patrick Maes (Smulders, branche Infrastructures) a décrit l’impressionnant « stinger » de 4 200 tonnes -  à raison de 150 m de longueur et de 65 m de largeur - réalisé par Smulders afin de guider des mètres de tuyauterie en fond d'océan, qui a été installé à l’aval d’une plateforme d’exploitation en mer après son transport via deux barges différentes.

 

CONTINUITE GÉOMÉTRIQUE
Deux chantiers de viaducs ont été mis à l’honneur. Le viaduc urbain du métro de Rennes très complexe en raison de son dévers atteignant 10 %, de sa pente prononcée jusqu'à 5 % et de sa courbure très serrée a requis, comme l’ont expliqué Matthieu Carry, Luc Defaucheux et Didier Koenig (branche Infrastructures) la refonte de la synthèse originelle et la préfabrication de plus de 900 voussoirs qui ont été littéralement construits l’un contre l’autre afin d’assurer une bonne continuité géométrique.


Lionel Bogner (branche Infrastructures) a, de son côté, décrit l’opération coup de poing menée à l’été 2016 pour remplacer en dix semaines le viaduc du Grenant en Savoie, vieux de plus d’un siècle, par un ouvrage neuf dont le poids (300 tonnes au final) a été optimisé. Le délançage de l’ancien pont et le lançage du nouveau ont été réalisés de manière quasi concomitante. Le vérinage de l’ancien viaduc a dépassé quatre mètres de hauteur.

 

PRÉFABRICATION ET PLATEFORME D’ESSAIS

Marc Kurc (branche Énergie) est revenu pour sa part en détail sur la conception des moteurs Diesel d’ultime secours (contrat de 549 millions d’euros) mis en place afin de renforcer la sécurité des centrales nucléaires françaises dans le cadre du programme post-Fukhushima et qui combinent outre les moteurs et alternateurs, des auxiliaires électriques et mécaniques, capteurs, systèmes de sécurisation et de traitement d’air et contrôle-commande. Après deux ans d’études et de qualifications, trois ans de montage et d’essais ont été réalisés – la préfabrication ayant été poussée à l’extrême et une véritable plateforme d’essais mise en place. L’animation 3D a été mise à profit pour mieux interagir avec le maître d’ouvrage EDF.


Autre très grand contrat (200 millions d’euros), Stéphane Dandoy et Adolphe Gonzales (branche Infrastructures) ainsi que Sébastien Grandjean (Clemessy, branche Énergie) ont décrit le consortium mis en place par Eiffage avec le français Engie et l’italien Icop - qui fait également appel à des entreprises belges, espagnoles, roumaines et tchèques - pour réaliser le nouvel ensemble de lancement de la future fusée Ariane 6 – à savoir, le massif de lancement (1 300 tonnes et 30 000 m3 de béton), le bâtiment d’assemblage du lanceur et le portique mobile à ossature métallique (8 300 tonnes chargé). Le groupement réalisera aussi quatre mâts de protection foudre et mettra en place 3 700 appareils d’éclairage.

 
TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET NUMERIQUE

De leur côté, Flavien Geisler (branche Infrastructures) et Christian Gavillet (Branche Énergie) ont montré comment les lucioles, ces plots lumineux qui permettent de créer une signalisation routière horizontale mais n’avaient pas trouvé leur marché au moment de leur lancement en 2008-2009, peuvent désormais être intégrées dans un système global de gestion des équipements des collectivités territoriales, ExperCité, afin de sécuriser des virages dangereux, développer le stationnement intelligent ou encore permettre l’allocation dynamique des voies en fonction du trafic, notamment aux heures de pointe.

Dans le domaine des bâtiments intelligents, la R&D est plus que jamais d’actualité, les systèmes devant être ouverts et connectés vers l’extérieur comme le préconise Jean-Michel Grave afin que les bâtiments restent vivants. Un référentiel permettant de définir les pré-requis d’un bâtiment connecté sera défini, a rappelé Thibault Merlier (branche Énergie). Le marché du bâtiment intelligent couvre à cet égard trois niveaux différents : énergie, eau, air et données (niveau 1) ; signalisation, sécurité, position (niveau 2) ; adaptation du bâtiment à l’usager (niveau 3).


Christèle Million et Éric Pillet (APRR) ont présenté, pour leur part, le projet européen C-Roads alliant véhicules connectés et routes communicantes qui vise à accroître la sécurité sur les routes, en mettant en place un système de déplacement intelligent coopératif (« smart routing ») – la France ayant un temps d’avance avec la plateforme Scoop. Les grands enjeux sont l’interopérabilité et l’harmonisation des services ainsi que la sécurisation des systèmes.

Le très grand projet de la LGV BPL, mis à disposition de SNCF Réseau le lundi 15 mai, a été également à l’honneur. Florent Janssen (branche Infrastructures) a détaillé les étapes du processus des essais et de réception qui ont été menées durant un an (« commissionning ») afin de vérifier la conformité des 212 kilomètres de ligne aux exigences fonctionnelles et contractuelles. Deux logiques ayant cohabité (génie civil et système ferroviaire), il a fallu s’assurer avec le GIE Eurailtest que chaque sous-ensemble fonctionnait correctement et que les interactions entre les sous-ensembles étaient également opérationnelles. Les essais de montée en vitesse en novembre 2016 ont été particulièrement cruciaux. L’occasion pour Benoît de Ruffray de saluer les équipes emmenées par Marc Legrand qui ont mené à bien le plus grand chantier jamais réalisé par le Groupe.

Crédits photos : IN SITU architecture / Nicolas Vernoux-Thélot, Viparis/Unibail/Valode & Pistre, D.R., Cnes, Photothèque, branche Infrastructures, APRR, Gaël Arnaud.